Quelque peu avant son emballement médiatique, je remarquais ce livre sur le présentoir de la librairie. Intriguée par la photo mais aussi par le synopsis (car vous l’aurez compris, j’apprécie les histoires vraies qui m’apprennent plein de choses), je le mis sur ma liste de lectures du moment.
L’auteur, Monsieur Liberati, qui n’en est pas à son premier roman, nous raconte son histoire d’amour avec « Eva », née à Paris en 1965, ancienne enfant-star connue pour ses photos plus que sulfureuses – elle pose notamment dans le magazine Playboy en 1976, je crois, et joua même dans des films érotiques considérés désormais, heureusement, comme de la pédopornographie – mises en scène par sa mère, Irina, dans les années 75-80, période où ses frasques et ses débauches se fondaient manifestement dans la masse.
Nous ouvrons donc le livre dans l’attente d’une (belle) histoire d’amour ainsi que la découverte de cette mystique Eva… Hélas, il suffit de quelques pages pour se rendre compte qu’il n’en sera rien et nous devrons attendre la 162ème page pour que l’auteur entame un semblant de récit chronologique et biographique qui ne durera que quelques paragraphes!
Cela n’est ma foi pas le seul obstacle à la lecture de l’ouvrage. L’écrivain choisit un vocabulaire et un phrasé compliqués, utilisant des métaphores et références à des artistes, écrivains, personnages mythologiques et historiques peu connus du lecteur lambda ce qui est, par conséquent (et peut-être même volontairement) ressenti comme un étalage de sa culture agrémenté d’un style prétentieux. A sa décharge, Liberati nous le dit lui-même, il écrit pour « séduire l’élite » et non pas la pauvre blonde que je suis…
Grand bien lui fasse malheureusement cette façon suffisante d’écrire (je cite) ne correspond pas à l’histoire narrée. Liberati semble ainsi « s’écouter » écrire et nous empêche de rentrer dans son histoire si bien qu’on ne le lit pas comme une ode à la femme qu’il aime, d’autant plus qu’il ne lui donne jamais la parole et n’a jamais une phrase un tant soit peu romantique à son égard, mais plutôt comme une alignée de phrases sophistiquées et compliquées pour s’encenser lui-même et sa propre existence.
Au final, ce livre est loin de rendre justice à la pauvre Eva et nous laisse avec un sentiment de jugement plutôt que d’amour à tel point que je me suis forcée à le lire jusqu’à la fin pour m’assurer que leur histoire « d’amour » soit toujours d’actualité.
Eva, Simon Liberati, Editions Stock, août 2015, 278 pages.
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