Les California Girls de Liberati

Non je ne parle pas du monde édulcoré de Katie Perry (je sais, quelle culture Sabine…) mais bien des délires de Charles Manson, le criminel/gourou/hippie des années 60.

Bon même si je suis vieille, je n’étais pas née en 69! Et le nom de Charles Manson me disait vaguement un vieux hippie américain. C’est surtout grâce à la série Aquarius, avec David Duchovny, que j’ai découvert ce « taré » (excusez-moi du terme). La lecture du livre m’a d’ailleurs rappelé que j’avais toute la saison 2 à regarder, ce que j’ai fait en parallèle vu qu’en plus les deux traitent exactement de la même période. Autant dire que 48h (j’ai lu et regardé la série sur un weekend, à peu près, #jaiunevieacote) de Manson intensif ça vous bousille le moral mais il y a un côté, hélas, « addictif », on veut savoir comment une telle boucherie a pu se passer. Saviez-vous qu’il avait (fait) assassiner la femme de Polanski enceinte de 8 mois???

Mais revenons au bouquin. De l’auteur, Simon Liberati, j’avais lu Eva (je vous en ai déjà parlé sur le blog: ici) et même si, dans ce dernier, je n’étais pas fan de son étalage de mots savants, le résumé de California Girls, annonçait une approche plus « historique », qui m’a séduite sans pour autant savoir vraiment à quoi m’attendre. Et heureusement que j’ai « osé » car ce n’est pas tout à fait le même style d’écriture. Moins prétentieux, peut-être parce que plus distancié vu la relation qu’il avait avec Eva.

De manière générale, j’ai trouvé ce livre captivant, malgré le sujet assez glauque et les descriptifs à rallonge.

La difficulté première de lecture pour moi fut le nombre de personnages et de « clans » entre les cow-boys, les motards, les hippies et leurs surnoms véridiques mais très inspirés. Les premiers chapitres ne sont qu’énumération dans la présentation des acteurs. On met donc un peu de temps à s’y immerger mais on arrive petit à petit dans le vif du sujet qui recentre sur un plus petit nombre de personnages. Et finalement retenir leur nom n’est pas primordial…l’action et l’horreur des scènes restent les mêmes.

On finit par comprendre que ces (trop) longues descriptions ont plutôt été écrites dans le but de vraiment nous imprégner de l’atmosphère glauque et sordide des scènes. Vous n’échapperez pas aux grimaces à la lecture de certains passages de mutinerie. Mais je dois avouer que parfois cela donne plus une impression de vouloir meubler que de servir un but littéraire. Qu’à cela ne tienne, j’ai lu en diagonale certaines pages et n’ai pas manqué d’éléments essentiels à l’histoire pour autant.

Un point tout à fait appréciable c’est que l’auteur n’émet aucun jugement, il ne fait vraiment que décrire les faits. Assez pour qu’on puisse se faire notre propre opinion, même si il n’y a pas besoin de grand chose pour.

Petite déception tout de même pour la fin, le livre ne se concentrant que sur les meurtres atroces. J’aurais personnellement apprécié de connaître la suite puisque l’on sait qu’ils ont été arrêtés et jugés. D’ailleurs, Liberati y fait parfois référence. Ce qui ne m’a pas empêché de wikipédier l’affaire (Manson est toujours vivant à 82 ans!??! comme quoi la psychose ça conserve!). Mais peut-être que l’auteur l’a fait volontairement pour en faire un tome 2…

Pour ma prochaine lecture, je vais choisir un thème plus divertissant, j’espère, avec le(s) livre(s) dont tout le monde parle: L’amie prodigieuse d’Elena Ferrante.

California girls, Simon Liberati, éditions Grasset, 2016, 342p.

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