Mata Hari, la danseuse espionne?

Voilà, dernier livre terminé en 2016 et une deuxième chose à tracer de ma to-do list: L’Espionne de l’auteur brésilien, genevois d’adoption, Paulo Coelho. Si je me souviens d’avoir lu l’Alchimiste, durant mes jeunes années, c’est un auteur que je n’ai pas pris l’habitude de lire…

Je dois avouer que c’est la couverture sur le présentoir de la librairie qui a attisé ma première curiosité. Le résumé au dos où l’on annonce l’histoire de Mata Hari qui m’a convaincu. Si ce nom me disait quelque chose, j’aurais toutefois été incapable de détailler ou même situer le personnage. Je savais vaguement qu’elle était connue pour ses danses érotiques d’origine indienne mais au-delà de ça…je n’aurais pas brillé au Trivial Pursuit.

C’est bien évidemment mon goût pour les romans historiques qui a conditionné mon choix même si la réalité est souvent adaptée à la convenance de l’auteur. J’ai donc tout de suite voulu en savoir plus sur cette femme qui inventa manifestement le striptease mais qu’on ne saurait résumer qu’à cela.

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De son vrai nom Margaretha Geertruida Zelle (oui j’ai copié/collé), Mata Hari s’expatria dans les Indes néerlandaises avec un vieil officier qu’elle épousa suite à une annonce dans le journal (je devrais peut-être opter pour cette technique…).

Une fois à Java, elle s’ennuie et se sent humiliée et quitte mari et terres pour monter sur scène à Paris où elle s’impose avec ses danses exotiques inspirées de Java. Elle attise tous les regards et devient donc vite une femme « libérée » (et là vous avez tous la chanson en tête, de rien) qui mène son petit bout de chemin en se faisant entretenir par de riches et influents amants.

Mais elle n’échappe pas au temps qui passe et elle le dit elle-même, elle prend du poids et se fait vite rattraper par des plagiats plus jeunes (il y 100 ans…). Elle part donc pour Berlin, sans savoir que la guerre éclatait. On lui demande de devenir espionne (sous le pseudonyme de H21) et est arrêtée à Paris en 1917 pour espionnage, ce qu’elle nie.

C’est ainsi depuis sa cellule que Mata Hari écrit une lettre ouverte sur le roman de sa vie à sa fille.

Tout au long de la première partie, nous voyageons donc avec elle à travers les méandres de sa vie. Elle y raconte, avec beaucoup d’introspection et de philosophie, sa condition et finalement la condition de la femme qui reste intemporelle, en se posant des questions, que nous nous posons encore (du moins que je me pose encore):

… naître, étudier, aller à l’université, à la recherche d’un mari, se marier (…) seulement pour empêcher les autre de dire que personne ne nous aime. Et avoir des enfants, vieillir, passer la fin de ses jours avec sa chaise sur le trottoir (…) feignant de tout savoir de la vie mais ne pouvant faire taire la voix du coeur qui dit : Tu aurais pu tenter autre chose (j’dis ça j’dis rien!)

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Rassurez-vous le livre n’est pas une ode féministe philosophico-humaniste. Il se lit vite et bien même si la vérité a été un peu arrangée pour le besoin de l’auteur.

Léger bémol tout de même dès la fin de la deuxième partie que je trouve un peu bâclée et qui se termine un peu en queue de poisson. Tout comme la troisième où la parole est donnée à son avocat, M. Clunet, lui aussi amoureux, qui raconte les faits d’accusation et les derniers jours de l’héroïne.

Mais le but du livre n’est pas d’en faire son procès ou de prouver si oui ou non elle fut coupable d’espionnage. Mais plutôt de démontrer qu’elle a malheureusement été punie pour sa liberté et sa « frivolité », voire limite à cause de la frustration de certains messieurs…(tous les mêmes…!)

Paulo Coelho, L’espionne, Flammarion, 188 pages, sorti le 15 septembre 2016

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