Noureev, les jeunes années d’un prodige

Parue en début d’année 2016, cette petite pépite inédite en français (elle paru en anglais en 1962, on arrive un peu comme l’orage après la pluie…), nous plonge dans la jeunesse russe de l’étoile en devenir, Rudolf Noureev qui l’écrit à l’âge de 24 ans et n’en reste pas moins fascinante.

C’est avec une étonnante distance, légèreté (comme ses sauts) et un certain second degré, que Noureev nous conte ses tribulations, déceptions et dure labeur quotidienne qu’il a dû endurer pour arriver au statut qu’on lui connaît. Précisons que ce n’est pas lui qui a directement écrit cette autobiographie mais je crois qu’il s’est confié à un ou plusieurs journalistes pour retranscrire.

Dès la préface, bien utile d’ailleurs car nous donne tous les éléments pour cadrer l’ambiance politique dans lequel se débat le danseur, nous sommes entraînés dans une Russie communiste qui ne laisse peu ou plutôt aucune place à un artiste créatif et individualiste. Il est d’autant plus étonnant de réaliser à quel point un parti politique peut déterminer la carrière d’un génie de la danse.

A souligner également l’intérêt des notes de bas de pages qui nous invite à s’informer un peu plus loin des grands danseurs qu’il a côtoyer et des variations qu’il a interprété.

Petit aparté mais quelle ne fut pas ma surprise de me trouver des points communs avec le danseur (oui on va tout de suite redescendre sur terre, aucun lien de près ou de loin avec son talent hélas…).

Le premier, il nous raconte comment encore bébé il se brûla avec de l’eau bouillante. A neuf mois, alors que je crapahutais par terre, je me reversais une cruche (en parlant de cruche…), sur le mollet gauche. Cicatrice que je porte encore et toujours et qui fait partie de moi et qui ne me dérange absolument pas mais qui a valu une des peurs de sa vie à ma pauvre maman qui m’entendait hurler à la mort.

Puis lors d’une de ses premières représentations, ici devant des cheminots, âgé de 15 ans, il portait un pantalon de marin beaucoup trop grand pour lui qu’il noue et serre avec des épingles. Au moment de monter sur scène et après quelques mesures, le pantalon se dénoue et tombe…et ce plusieurs fois de suite en plus. Il m’est arrivé la même chose… Lors d’un spectacle de danse aux Bergières à Lausanne, je devais d’ailleurs avoir le même âge que lui…, je dansais le rôle d’une bonne sœur portant un jupon et une jupe également nouée dans le dos. Bien évidemment au début de la chorégraphie au moment de faire un relevé sur pointes, tout s’élève sauf ma jupe et je me retrouve les fesses à l’air (un collant tout de même). Il ne m’a pas fallu un dixième de seconde pour filer en coulisse et ma prof me traiter de saucisse en renouant efficacement cette fois-ci la jupe. Contrairement à Noureev, elle tint cette fois-ci mais il fallut que cela arrive le soir où mes parents films la scène…vingt ans plus tard cela vous poursuit encore…

Maintenant que son enfance-adolescence n’a plus de secret pour le lecteur, je ne vais pas manquer de revisionner ses performances (que l’on retrouve facilement sur Youtube) et lire une des nombreuses biographies. Mais je m’attaque d’abord à la lecture d’un autre danse ur hors pair, Jorge Donn, suite au prochain épisode!

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Noureev, autobiographie, Confessions inédites, Arthaud, février 2016, 181p.

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