Après plus de 7 mois d’absence, d’annulations de tournée, de difficulté à pouvoir retourner au studio de répétition, le Béjart Ballet peut enfin reprendre le contrôle de la scène avec une nouvelle création Basso Continuum et les 7 danses grecques!
L’émotion était palpable en cette première, autant du côté du public que des danseurs. Même si durant tout le semi-confinement, le Béjart Ballet Lausanne nous a offert la possibilité de voir, ou revoir, les plus beaux ballets sur notre télé, l’impatience commençait à se faire sentir.
Ces quelques mois de « punition » n’auront pas eu raison de leur talent! Non seulement découvrir la nouvelle création de Gil Roman Basso Continuum mais en plus revoir les 7 danses grecques! On revit!
L’Opéra de Lausanne
Quelques mots en préambule sur les conditions et mesures sanitaires. C’était la première fois que je retournais à l’Opéra depuis le début de la pandémie. Rassurez-vous, toutes les mesures ont été prises, bon j’ai juste pas ma petite coupette de Laurent-Perrier rosé avant la représentation mais je la boirai à la maison en rentrant.
Dès l’arrivée, on vous pschitt les mains avec du désinfectant, votre billet est scanné et le parcours fléché.
J’arrive au parterre et la bonne surprise, certaines rangées sont bouclées. Je n’avais donc personne devant moi! pas de grosse tête qui me coupe la scène. Et cerise sur le gâteau personne non plus à côté de moi. Bon cela fait bizarre car on dirait que la salle est à moitié pleine mais on respecte ainsi mieux les distances.
Et oui, le masque est obligatoire. Et non, cela ne dérange finalement pas. 70 minutes où on est de toute façon comme hypnotisé par le spectacle qu’on a pas le temps d’y penser.
Ils en ont fait un petit film qui illustre tout à fait bien l’expérience 😉
Basso Continuum
1 contrebasse, 8 danseurs, 2 couleurs, 1 moment sublime! Sans méchanceté aucune, je suis souvent sur la retenue lorsqu’il s’agit d’une création, craignant le trop contemporain conceptuel. Et là, dès le lever de rideau on est comme subjugués par la scène. Une sorte de clair-obscur, les 8 danseurs sur scène 4 en costumes rouges/orangers et 4 autres masqués et tout de noir vêtus.
Le contrebassiste, lausannois, Richard Dubugnon, donne la note d’envoi et c’est parti pour un voyage musical à travers les époques. J’ai bien évidemment eu une petite préférence pour le Bach: Baroque Walk, extrait du Prélude XXIV tiré du 1er Livre du Clavier bien tempéré BMW 869, arrangé par M. Dubugnon (oui j’ai acheté le programme :-p).
Tantôt en duo, tantôt en groupe, les danseurs s’adonnent à des chorégraphies aussi oniriques que Soulagiennes.
Et là c’est la découverte, même si pourtant il faisait déjà partie de la troupe depuis 2019, Leroy Mokgatle. Une fluidité du mouvement tout en précision. Cela semble tellement facile. Je l’ai ajouté à ma liste des préférés avec la sublime Jasmine Cammarota, qui en plus nous donne de fabuleux cours de Pilates-zoom et Gabriel Arenas Ruiz qu’on appréciera en solo dans les 7 danses grecques.
Les 7 danses grecques
Ce ballet, qui date de 1983 (!), est un de mes préférés du répertoire, avec Brel et Barbara et Le Presbytère. Une telle poésie et « peacefulness » se dégagent de ce ballet qu’on ne s’en lasse pas. Il fut même un temps où j’en connaissais quelques parties.
Sans tomber dans les clichés du folklore (Maurice préférera le terme d’arts traditionnels) ni dans les costumes traditionnels, on voyage au fil des vagues avec de simples justaucorps et torses nus apolloniens.
Impossible de dissimuler mes yeux embuées entre le masque et les lunettes lors de la standing ovation. Aucune inquiétude à se faire, le public lausannois ne se détachera jamais du Béjart Ballet Lausanne et sera toujours là pour s’émotionner au fil des chorégraphies, nouvelles et anciennes.
Infos pratiques
- à voir jusqu’au 11 octobre, mercredi 7, jeudi 8, vendredi 9, samedi 10 à 19h et dimanche 11 à 17h à l’Opéra de Lausanne;
- billetterie, entre CHF 65.- et 130.- ;
- masque obligatoire.
Prochains rendez-vous: le Plan-B (s’il reste quelques places). Le Béjart Ballet vous accueille dans leur studio de répétition à Beaulieu!
2 comments
Pourquoi vous ne parlez pas d’Alanna Archibald ? Le Matin dimanche l’a sacrée Déesse du BBL… et vous ne la citez même pas…grande erreur ! 😉
Bonjour! Mais le Matin dimanche a en effet très bien fait de l’encenser! J’ai choisi de parler de mes 3 chouchous du moment car ils m’ont particulièrement touchée ce soir-là. Mais c’est ma propre perception et sensibilité. Chaque danseuse/danseur nous transportent d’une manière différente 😉