Le Ciel de Nantes, la nouvelle création de Christophe Honoré se joue pour le Théâtre de Vidy mais à l’Opéra de Lausanne. Si ce Ciel est chargé en émotions, pas besoin de parapluie à part peut-être pour vous protéger de mes pleurs.
Ma première rencontre avec le théâtre de Christophe Honoré eu lieu en septembre 2018 déjà au Théâtre de Vidy lors de la représentation Les Idoles. Ce fut le coup de foudre immédiat avec sa metteur en scène mais aussi avec le Théâtre de Vidy car c’était l’une des premières pièces à laquelle j’assistais à Vidy. Première d’une longue série désormais.
Cette année, Christophe Honoré et le Théâtre de Vidy nous offre Le Ciel de Nantes, un film imaginaire biographique sur les 3 générations Honoré. À voir à l’Opéra de Lausanne jusqu’au 23 novembre 2021.
Le Ciel de Nantes
Sur scène, une salle de cinéma. On aperçoit dans le noir des fauteuils rouges, quelques micros et des spectateurs. Le jeune Christophe s’empare d’un micro et nous conte l’histoire de sa famille qui commence avec Mémé Kiki sous les bombes de 1943 à Nantes. Entre suicides, mariages, bébés, foot et flamenco, les souvenirs s’enchaînent avec humour, douleur et tendresse.
La mise en scène et le déroulement de la pièce s’apparentent à ceux des Idoles. On reconnait non seulement sa « patte » mais aussi les acteurs aussi déjà présents dans Les Idoles:
- Youssouf Abi Ayad dans le rôle du jeune Christophe Honoré;
- Harrison Arévalo en Puig, le grand-père violent et accessoirement danseur de flamenco et tango;
- Jean-Charles Clichet devient le cousin Jacques;
- Julien Honoré, frère de Christophe dans la vraie vie, s’attaque au rôle de leur mère sur scène;
- Chiara Mastroianni, la tante Claudine suicidaire;
- Stéphane Roger dans le rôle de… Roger;
- et last but not least, l’épatante Marlène Saldana en Mémé Kiki.
S’installe ainsi un dialogue entre les morts et les vivants, les souvenirs refont surface tantôt drôles tantôt dramatiques et douleurs sans créer de mal aise nonn plus. Tout est joué avec un naturel et une authenticité si déconcertants que, très vite, on croirait faire partie de la famille.
La cadence est toujours la même, le bon souvenir de l’un sera le mauvais souvenir de l’autres. Chaque membre de la famille nous fait part, à tour de rôle, d’un souvenir prépondérant dans sa vie d’abord d’une voix calme puis la douleur remonte petit à petit à la surface pour finalement exploser au grand jour.
Et pour dédramatiser quelque peu et permettre au coeur de se reposer, Christophe Honoré glisse ça et là des interludes en chanson et dansé mieux que dans Danse avec les stars.
Dans cette pièce, on rit, on chante, on danse, on pleure aussi, du moins JE pleure, les ascenseurs émotionnels vous emmèneront dans un tourbillon de tendresse. C’est donc sans grande surprise qu’à peine le rideau de fin tombé, le public n’a fait qu’un pour se lever et acclamer!