Fêtons Béjart

Hier soir à Beaulieu, l’attendue représentation de décembre du Béjart Ballet Lausanne qui fête Maurice. Au programme une création de Gil Roman suivie d’un hommage à Béjart. Ce qui, je ne le cache pas, a conditionné mon état d’esprit, partagé par deux sentiments qui ont perduré durant toute la soirée.

Ce n’est pas un scoop, j’y vais à chaque fois avec une certaine appréhension lorsqu’une création de M. Roman est au programme et cette soirée n’a fait que le confirmer: je ne comprends définitivement rien à la danse contemporaine (si j’utilise le bon qualificatif?). Je suis définitivement trop conservatrice. Cette première partie ne m’a, à nouveau, pas convaincue contrairement à l’ovation du public lausannois. Décidément, je suis toujours à contresens.

Toute la chorégraphie se fait sur un son de percussions ou plutôt de bruitage live. Pourquoi pas mais je ne suis déjà pas emportée par la musique, contrairement à mon voisin.

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Il faut donc que la danse compense, que nenni, ce n’est qu’enchaînements de secousses diverses et de marches déterminées qui relèvent plus de l’expression corporelle à mon goût. Les danseurs interprètent néanmoins brillamment les divers tableaux. Il doit y avoir un sens mais mon cerveau de blonde psycho rigide ne le trouve pas, même après une bonne nuit de sommeil. Entre enfin le beau Fabrice Gallarrague dans un triangle amoureux qu’il termine par un baiser à un autre que moi (pffff encore raté Sabine…).

Conclusion de cette première partie, je suis décidément trop attachée à l’oeuvre de Béjart. Et pourtant quel mal j’ai eu au début à comprendre et entrer dans son monde, petite danseuse classique qui rêvait de tutu en tulle et de musique classique. Peut-être que tout n’est donc pas perdu et que cette appréhension s’estompera dans quelques années avec son successeur.

Entracte. Un jeune petit blond s’échauffe à la barre, le public s’installe tranquillement puis Gil Roman commence une ode à la barre, au miroir et au sol.

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durant l’entracte

Magique et poétique, on revit ses premières années de danse classique lors desquelles votre professeure de danse s’acharne à vous faire lâcher cette barre qui est pourtant votre meilleure alliée et, ce miroir, faux-amis comme il l’appelle, quelle justesse dans les mots.

Commence ensuite un florilège d’extraits de chorégraphie de Maurice Béjart, légère frustration je n’arrive pas à tous les reconnaître, mais peu importe, la danse parle d’elle-même, je retrouve mes repères! Les tableaux sont d’une netteté et d’une poésie qui laissent pleine place à la qualité des danseurs bien plus mis en valeur que dans la précédente partie comme notamment le pas de deux jazzy d’Elisabet Ros et Fabrice Gallarrague (oui je sais…j’insiste) et surtout Bhakti, toujours aussi splendide.

La belle surprise de la soirée, la relève! En effet, même si Julien Favreau (qu’on ne voit que trop peu), Elisabet Ros et Fabrice Gallarrague sont toujours présents, heureusement d’ailleurs, (notons que nous avons hélas perdu « Oscar » dans la bataille…), Gil Roman a donné la part belle à de nouveaux jeunes danseurs, dont Antoine Le Moal, surprenant et tout à fait prometteur dans (je crois) 1789 et nous.

Et le final, magnifique où chaque tableau revient sur une même scène et même musique (de Beethoven), on ne tombe pas dans le pathos d’un best-of, bravo!

Réjouissons-nous de la représentation prévue pour le mois de juin, puisque pour cette année remplie de jubilés, la Compagnie a choisi de présenter la Flûte enchantée de Béjart et la billetterie est ouverte…

La Flûte enchantée, Théâtre de Beaulieu, Lausanne du 14 au 20 juin 2017

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