Découvrir la danse d’Alvin Ailey

C’était ma première fois à la rencontre de la compagnie Alvin Ailey, tout comme ma première fois au Théâtre du Léman à Genève. Oui je suis allée jusqu’à Genève pour les voir, alors qu’ils sont passés par Lausanne l’an dernier ou il y a deux ans… Petit retour sur cette découverte.

J’y suis allée sur un coup de tête. Toujours dans mon optique de sortir un peu de ma zone de confort (aka Béjart ou le Bolchoï…) et découvrir de nouvelles choses. C’est donc quelques a priori en poche, suite à quelques échos pas très positifs de mon entourage, que j’ai pris mon pti train direction Genève.

J’ignorais même que le Théâtre du Léman se trouvait sous l’Grand Hotel Kempinski et pourtant j’y suis allée plusieurs fois. Blonde…

J’arrive donc « un peu » en avance et fus la première à entrer dans la salle. 1300 places et des poussières (selon les dires du directeur se trouvant juste devant moi… mais j’écoutais pas promis ☺).

Comme j’ai mes petites habitudes, j’avais une place au rang Z, presque la dernière rangée, au centre. J’aime avoir une vue d’ensemble un peu en hauteur sur les ballets. C’est comme ça. La salle se remplit au compte goutte. Etonnant tout de même, ils sont à guichet fermé ou presque aux US.

La salle n’est tellement pas pleine que les placeurs nous invitent à nous rapprocher et prendre les sièges inoccupés devant. Têtue, je refuse. Je tiens à ma vue d’ensemble en hauteur. Mais aussi, c’est plus discret si j’ai besoin de m’éclipser discrètement quand j’aime pas une pièce.

Alvin Ailey

Si tout le monde (ou presque) le connaît de nom, difficile à en sortir l’historique précis. La seule chose que j’étais capable d’en dire c’était qu’il était mort (du sida) en 1989, qu’il venait de New York et que c’était une compagnie à la culture afro-américaine.

Il créa sa compagnie en 1958 (on aurait fait le calcul vu qu’on fête ses 60 ans cette année…), à New York et en danse Blues Suite (voir plus bas), 2 ans plus tard c’est avec Révélations (voir plus bas encore) qu’il assied sa notoriété et permet à tous de s’ouvrir à la danse contemporaine.

Il collabore avec Duke Wellington et enchaîne les tournées et se produira notamment en 1968 à la Maison Blanche ou pour l’ouverture du Studio 54.

Il recevra également de nombreux prix.

Le spectacle

Spectacle en 3 parties séparées par 2 entractes de 20 minutes… les parties ne sont pas longues donc entractes franchement pas nécessaires en ce qui concerne le planning mais vu le changement radical de style entre les « actes » c’est pas plus mal pour nous remettre dans le bain.

Il y avait un programme A et un programme B. Je suis tombée sur le A. On ne saura donc jamais la différence avec le B.

Stack Up, 1982 by Talley Beatty

En guise d’ouverture, ils frappent déjà fort. Déjà on vous introduit le spectacle en bon américain en vous demandant d’éteindre les portables et de localiser les sorties de secours…

Puis c’est parti pour 20 minutes au cœur d’une comédie musicale à la Broadway. On se serait cru dans Flashdance ou Fame. Des costumes colorés, bien disco funk, des pas de danse très rétro, j’adore. Au départ je croyais que ce style permettait de cacher quelques imperfections mais après le spectacle entier, j’ai revu direct mon jugement trop hâtif.

Vous avez une partie disco, une partie plus « lente » et pseudo sensuelle qui ne m’a pas forcément emballée. Cela me faisait un peu trop penser au type spectacle de soirée à l’Iberostar de Punta Cana mais c’était voulu.

Et on termine par à nouveau une partie rythmée, en danse de groupe comme dans les discos de Saturday Night fever.

Un gros plus pour le groupe des 4 aérobic au groove parfait.

Members don’t get weary, 2017

On change de registre, pour une chorégraphie beaucoup plus intense et émotionnelle, au cœur des champs de coton en Nouvel-Orléans. Du moins c’est mon interprétation suite à l’image donnée par les chapeaux et les costumes. Sur une musique bien jazzy comme j’aime pas… Il va falloir essayer de faire abstraction et focaliser sur la chorégraphie qui est juste sublime.

Extrêmement bien exécutée avec précision lors de tableaux de groupe, ils en sont presque à la même hauteur de développés ! J’avoue cet un aspect primordial pour moi dans un ballet, il faut être synchro surtout si une musique bat la mesure. Je suis même partie avant la fin de certains ballets russes (pourtant on connaît leur rigueur) tellement leur manque d’ensemble et les pieds non tendus m’ont agacé. Je sais vous allez me dire mais qu’est-ce qu’elle râle celle-là. Oui ben ce n’est pas un scoop. Et je ne râle pas je constate simplement.

Dans cette partie, on se laisse bercer par la fluidité des mouvements malgré quelques notes de saxophone qui vous réveillent…, une prise au sol tellement propre à la danse contemporaine. Et on a bien évidemment le petit mouvement de secousse / décharge électrique que j’aime tant (sentez l’ironie dans cette fin de phrase) une musique pour moi brouillon contrebalancée par une chorégraphie précise et structurée.

La soliste en violet est juste incroyable. Mais j’ignore malheureusement son nom…

Petit bémol tout comme la musique, la chorégraphie ne s’intensifie pas crescendo au rythme de la musique.

ELLA 2018

J’ai beaucoup d’admiration pour Ella Fitzgerald mais à nouveau, la musique ne me plaisant pas j’ai eu de la peine à me focaliser sur la chorégraphie et l’interprétation ludique et hors paire des deux danseurs.

Revelations

Et pour conclure, immersion totale dans l’héritage afro-américain avec une danse qui mêle danse contemporaine, danse africaine, voire même un côté spirituel.

Conclusion

Si ce n’est pas LE ballet révélation de l’année, j’ai été agréablement surprise. Il faut néanmoins se détacher des connaissances et acquis classiques européens (oui ceci est une note à moi-même!) et se laisser happer par cette culture afro-américaine chargée d’histoire et d’émotions transmise à merveille par la danse.

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