Rarement ouverte au public et précurseur du boboisme lausannois, accueillant plutôt les séances de la Ville de Lausanne et, jusqu’à il y a peu, quelques membres du CIO, la Villa Mon-Repos est un lieu emblématique de l’histoire de notre ville.
L’an dernier, lors d’une visite guidée (au mois de février d’où la neige…) et d’un événement Lausanne à table au mois d’août, j’ai pu découvrir cette petite pépite de Villa. Oui j’ai « un peu » de retard sur l’article puisque la visite s’est déroulée début 2019, donc pardonnez-moi s’il y a des erreurs… j’ai galéré à retrouver et surtout relire mes notes :-p mais je tenais tout de même à en parler sur le blog.
L’histoire de la Villa Mon-Repos
Appelée « Mont-Ribaud » jusqu’au XVIIIème siècle, la Villa Mon-Repos se situe entre le Faubourg d’Etraz et le Faubourg de Marterey. Elle était, dès ses débuts, le haut lieu de rencontre des grandes familles lausannoises qui venaient y respirer le bon air de la « campagne ».
Une première villa est construite en 1747, par Philippe-Abram-Louis Secrétan qui la vend en 1756 à Philippe de Gentils, marquis de Langallerie, bourgeois de Genève et d’Allaman (château dont sa mère était propriétaire) et époux d’Angélique de Constant.
Comme on le sait, au XVIIIème siècle, la société est folle de théâtre, on joue souvent à domicile ou dans les salons.
La Villa Mon-Repos ne dérogera pas à la règle et le marquis transforme ainsi la grange en scène. Scène qui accueillera Voltaire entre 1757 et 1758, pour présenter, notamment, la pièce Zaïre (tragédie se déroulant à Jérusalem, écrite en Alexandrins en 1732, que l’on dit adaptée d’Othello de Shakespeare. A lire pour vérifier ;-). La venue d’un tel auteur influencera considérablement l’art dramatique dans le canton.
Elle passa encore pas de nombreuses mains, toutes y mettant leur touche personnelle, elle sera également louée à de riches étrangers friands du Grand Tour avant d’être vendue au riche homme d’affaires veveysan, Vincent Perdonnet en 1817.
Ce dernier va continuer de transformer la Villa Mon-Repos en y intégrant les dernières commodités tout en s’attelant à la (re)construction du Parc.
Ce n’est qu’en 1910 qu’elle passera aux mains de la Ville qui accueillera le Comité Olympique et Monsieur de Coubertin. C’est aussi grâce à elle que nous avons désormais accès au magnifique parc.
Le parc
Vincent Perdonnet veut en faire un chef d’oeuvre et le transforme en parc à l’anglaise grâce au travail de paysagistes parisiens. Ils se rendent rapidement compte que le terrain est peu arrosé. M. Perdonnet va se procurer une source d’eau et faire poser des canalisations.
Pour une esthétique romantique irréprochable, il cachera la citerne par la cascade et construira les fausses ruines gothiques ainsi que la volière.
Le parc n’a été ouvert au public qu’au XIXe siècle et ne se désemplit plus depuis. On adore venir s’y prélasser au printemps et en été et profiter de boire un pti sirop à la Folie Voltaire! (Oui sirop! ils ne vendent pas d’alcool!)
La déco intérieure
Toujours « dans son jus », la Villa Mon Repos était relativement avant-gardiste au niveau des commodités. Elle fut créée et pensée pour recevoir. Le confort et l’accueil étaient des éléments primordiaux.
C’est ainsi que Vincent Perdonnet introduisit les lampes à huile modernes, l’eau sous pression dès 1827, ce qui est exceptionnel pour l’époque et qui permit la construction de deux salles de bains et un système de chauffage à l’eau, des « sprinklers » anti-incendie dès 1840 et même un paratonnerre.
Comme dans à peu près toutes les maisons de la haute société lausannoise, on retrouve du mobilier parisien, entre le style Empire ou Restauration, ou fait sur mesure à Lausanne par des artisans de la région, des tapisseries d’Aubusson ou de Beauvais (deux célèbres manufactures royales françaises du XVIIIème siècle), des sculptures et même de la mosaïque à la romaine.
Le hall d’entrée
se veut donc accueillant et tapissé de… tapisseries. Dès le Moyen-Âge, on les retrouve sur les murs, certes à des fins décoratives et éducatives, mais surtout pour isoler tenir au chaud les murs massifs des demeures.
On monte ensuite l’escalier tout aussi tapissé
pour accéder à la salle de bal et à manger.
C’est aussi ici que nous avons mangé
On y retrouve également un petit salon et le bureau/salle de musique du maître de maison.
Sans oublier, tout fond d’un petit couloir étroit, le petit bureau tout aussi étroit de Monsieur de Coubertin qui s’installa dans la Villa dès 1910.
Le festin réalisé par la Municipalité
Au mois d’août, j’ai réussi à réserver ma place au repas organisé par Lausanne à table intitulé La Municipalité aux fourneaux. Oui oui nos Municipaux et Syndic ont mis la main à la pâte. Bon ok ils ont été chapeauté par un chef mais je sais plus si c’est l’Auberge de Montheron ou un autre… j’ai oublié.
Une soirée magnifique et goûteusement locale!
Chasselas pétillant de la VIlle de Lausanne une grosse terrine délicieuse Petit gaspacho le carré de veau et son jus! du bon fromage de la région une vraie crème brulée
Sans parler des vins de la Ville de Lausanne dont un Dézaley vieux millésime 1988 (presque aussi vieux que moi) pour accompagner le pti bout de gruyère. Mon péché mignon.
Comme dit en introduction, la Villa n’est pas ouverte au public, mais soyez attentif aux événements qui peuvent s’y produire et s’ils reprogramment une visite guidée. Cette villa est magnifique et chargée d’histoire!