La fondation l’Hermitage à Lausanne accueille en ce moment une superbe collection privée d’art abstrait et contemporain, ENFIN!
N’étant pas une grande amatrice de peinture 19e-début 20e suisse et française souvent à l’affiche, j’étais soulagée (haha j’pense qu’on l’avait jamais faite celle-ci) de voir quelque chose d’un peu plus moderne et qui se marie tout aussi bien avec le lieu.
Pour celles et ceux qui suivent un petit peu vous me direz que d’habitude je ne parle que de 17e-18e, Secrets d’Histoire et mon Stéphane Berne et rarement d’art contemporain et d’émissions conceptuelles d’ARTE. C’est pas faux mais, comme dirait mon père, « faut être flexible ». J’ai pourtant toujours apprécié l’art du 20e (surtout celui d’après-guerre d’ailleurs ou des artistes comme Paul Klee et Mirò (note interne: le peintre Estelle pas notre chat), je n’en ai simplement pas fait ma « spécialité » (oui c’est un bien grand mot, mais je n’en trouvais pas d’autres). Bref, j’avais dit plus d’autobiographie à 2.-.
Passons au vif du sujet et pourquoi il serait dommage de manquer cette exposition:
1. Eh bien tout d’abord parce que justement cela change de leur programme habituel beaucoup plus classique;
2. Pouvoir voir des artistes connus du grand public mais rarement exposés en Suisse romande (sauf Soulages habitué de la Galerie Alice Pauli) comme Basquiat, Dubuffet, Soulages etc. (Merci Sabine c’est le nom de l’exposition…)
3. Découvrir des œuvres originales de Keith Haring, Sol LeWitt et Louise Bourgeois mais pas d’araignée fiouf!
4. Découvrir des artistes inconnus au bataillon (enfin à mon bataillon) Agnès Martin, Niele Toroni ou Rosemarie Trockel.
Je m’excuse pour la qualité des photos mais avec les contre-jours et la rapidité… et je sais que c’est un métier.
5. Écouter l’entretien avec le collectionneur et son regard sur 30 des œuvres lui appartenant. Les questions sont pertinentes et les réponses sincères et intéressantes pour pousser la réflexion sur les choix d’une collection. Comme par exemple lorsqu’il est questionné sur l’acquisition d’un dessin de Basquiat et le pourquoi du comment du choix de ce dernier et qu’il répond: « Je n’y comprends rien et l’ai pris sous la torture. » A la suite de quoi il explique tout de même que pour lui il faut un moment pour appréhender une œuvre, qu’il faut la contempler et le faire au bon moment. Ne pas hésiter de retourner dans la galerie pour revoir le tableau après avoir eu le temps de le réfléchir.
6. L’audio-guide, petite nouveauté et apparemment ils ont également développé une application mais je ne l’ai vue qu’en sortant de l’exposition…maligne. Qu’on ne se méprenne pas l’audio-guide n’est pas là pour suppléer aux cartels et visite guidée de l’exposition mais complète le tout par l’interview du collectionneur cité ci-dessus.
7. Dernier argument, et pas des moindres à mon goût, il ne faut pas le manquer car, hélas, dès le 7 avril 2017 on aura de nouveau droit à du Manet, Cézanne et compagnie…
Pour dire à quel point j’ai apprécié cette exposition, j’y ai passé une bonne heure, bravo Sabine tu veux un pin’s?! ben oui d’habitude c’est entre 20 et 30 minutes, alors forcément… et surtout beaucoup partent du principe que parce que vous avez fait histoire de l’art vous allez vous attarder sur chaque œuvre, lire tous les cartels et être capable de faire une visite guidée en sortant un pamphlet sur chacune d’entre elles. Que nenni…enfin pas avec moi. Bien sûr on appréhende et portons un regard un peu différent sur l’exposition et l’accrochage mais pas pour ma part cela se résume à lire le dossier de presse 1h avant histoire de ne pas arriver complètement blonde devant les tableaux. Et il faut dire qu’en plus il y avait peu de monde – forcément un dimanche matin d’été à 10h…les gens normaux dorment ou brunchent, je sais…D’ailleurs comme ultime argument, vous pouvez combiner la visite avec le brunch à l’Esquisse!
Fondation de l’Hermitage, route du Signal 2, 1000 Lausanne 8, ouvert du mardi au dimanche de 10h à 18h, le jeudi jusqu’à 21h, exposition jusqu’au 30 octobre 2016