Dentervals, un petit village des Grisons. Un Pinot noir, cépage phare de ce canton. Tout est réuni pour nous ensorceler le temps d’une lecture et d’une dégustation.
Alors évidemment, j’aurais aimé pouvoir associer cette lecture à un Completer, LE cépage de luxe et rare des Grisons. Luxe parce qu’il ne couvre que 4,3ha et très peu de bouteilles sont produites par année. Je n’ai pas encore eu la chance de le goûter mais je ne perds pas espoir, un jour lors d’un repas chez le célèbre Caminada, quand je serai riche…
Mais revenons à notre sorcière.
Le vin et le bouquin du jour
L’action se passant aux Grisons, j’ai évidemment opté pour un vin des… Grisons. Vous me connaissez, je ne vais jamais chercher bien loin. J’aurais pu opter pour du Valteri, un cépage italien bu dans le livre, mais je souhaitais rester dans les vins suisses.
Le bouquin: La Sorcière de Dentervals
J’avoue j’ai eu plus de facilité à boire le Pinot que de terminer le livre. Il a été compliqué de rentrer dans l’histoire. L’écriture n’est pas forcément compliquée mais on est loin de la chasse haletante hollywoodienne aux sorcières…
C’est une écriture à la Suisse. On se hâte lentement pour nous envoûter en mettant l’accent sur la description d’un pan d’histoire régionale et culturelle du 17e siècle méconnue. Lisant parfois un peu en diagonale les descriptions, je me suis concentrée sur la seconde partie du livre, le procès.
L’histoire:
Un habitant du village de Dentervals qui meurt accidentellement ou qui tombe malade, le bétail qui dépérit: tout prétexte est bon pour soupçonner quelqu’un de sorcellerie. Les autorités profitent alors de l’occasion pour juger des individus marginaux ou «gênants», femmes et hommes confondus, et montrer ainsi qu’elles font leur travail. Un geste mal interprété, un comportement étrange, voire une simple allusion à un chat noir, suffisent pour finir entre les mains du tribunal. Sous la torture, la plupart des personnes accusées avouent contre leur gré leur présumée connivence avec le diable…
L’auteur:
Hubert Giger, signe là son premier roman historique. Né en 1958, il étudie à l’Université de Zürich. Il se spécialise dans l’histoire de la sorcellerie aux Grisons où il vit.
La Sorcière de Dentervals, Hubert Giger, 2011, CHF 23.- chez Payot
Le vin: un Pinot noir 2018 de Clavadetscher à Malans
Malans c’est un peu le Lavaux des Grisons. Ce village viticole est souvent appelé le « Jardin des Grisons. Entre ses petites ruelles, ses vignes, son château et maisons de maîtres du 17e, j’y prévois un petit pèlerinage.
Le domaine
Roman Clavadetscher et Valérie Cavin gèrent l’exploitation depuis 2004. Avec un peu moins d’un hectare de Pinot Noir et Merlot qui ont été transformés il y a plus de 30 ans, selon les directives de Bio Suisse. Ils se concentrent constamment sur la qualité et la biodiversité avec beaucoup de travail manuel dans le vignoble. Ils vont rechercher le raisin bleu profond, sucré et avec une abondance d’arômes. Dans le Torkel, la cave à vin, ils en font le moins possible et manipulent le plus doucement possible le vin pour ne rien perdre en plénitude. Ils veulent et doivent s’adapter à la nature pour produire leur vin et continuent avec passion année après année.
Ce Pinot est très fruité au nez mais moins en bouche. Assez léger mais boisé et herbacé, il accompagnera un bon plat de pâtes à la tomate ou une pièce de viande rouge.
Je garde le Merlot blanc au frais pour une prochaine fois. Cela me changera du Chasselas!
acheté sur mesvignerons.ch, CHF 18.- la bouteille. Et d’ailleurs ils lancent désormais des boîtes cantonales avec notamment une spéciale Grisons dès 75.- par mois!