Yvorne, cette appellation de plus de 150 hectares du Chablais, se place désormais au centre de l’innovation avec Yvorne Grandeur Nature. Un projet fédérateur, modèle de développement durable et de protection de la biodiversité.
Pour avoir eu la chance d’assister à la conférence de presse, et au lieu de vous faire une copier/coller du communiqué de presse, je vais essayer ici de vous retranscrire le projet à mon niveau donc de manière relativement simpliste.
L’appellation Yvorne AOC
Commençons par le commencement et une brève présentation de la commune d’Yvorne. Cette magnifique région du Chablais qui produit, entre autres, d’incroyables Chasselas!
Ce n’est pas moins de 151 hectares de vignes qui recouvrent le charmant village d’Yvorne. Sans oublier les 7 hectares de l’Ovaille. Pour rappel, c’est en 1584 qu’un gigantesque éboulement ensevelit la partie nord-ouest d’Yvorne qui pris ainsi le nom d’Ovaille qui, en vieux français « orvaille », signifie « désastre, catastrophe, ravage ».
Sur les 158 hectares, c’est mon Chasselas chéri qui prend la tête en occupant 77% de la surface. Vous en trouverez d’ailleurs très souvent à l’apéro chez nous car on a pris l’habitude de dire « on boit un ptit Yvorne? »
Mes vins d’Yvorne préférés
- Le Clos du Rocher, un succulent nectar que mon papa ne manque pas de sortir du frigo.
- Château Maison Blanche, Chasselas ou Assemblage rouge, ils sont divins.
- L’Ovaille, Frédéric Deladoey, un Premier Grand Cru mais aussi un assemblage rouge audacieux réalisé avec du merlot, les cabernets sauvignon et franc.
C’est quoi Yvorne Grandeur Nature (YVN)
La genèse
Tout est parti du constat de Philippe Gex, vigneron et ex propriétaire mais toujours aux commandes du Domaine de la Pierre Latine, qui observe les changements des habitudes des consommateurs toujours plus soucieux de l’environnement et leur volonté de boire bio.
Mais un simple constat ne suffit pas, il fallait creuser. C’est entouré de André Hoffman, Jean-Daniel Suardet pour la partie technique, Raymond Delarze, biologiste et vigneron, Edouard Chollet, syndic d’Yvorne et Conrad Briguet, directeur de la HES-SO de Changins que la petite équipe s’est attelée à la lourde tâche d’une part de proposer un paquet de mesures mais d’autre part, et pas des moindres, de convaincre les vignerons d’Yvorne et les rallier à la cause. Autant vous dire que réussir à fédérer les vignerons vaudois relève de l’exploit.
Le projet
Le projet Yvorne Grandeur Nature s’inscrit dans le développement durable et veut faire d’Yvorne la première commune à 100% bio. Il intègre la biodiversité, la fertilité des sols, la qualité du raisin et l’augmentation de l’attractivité des sols d’Yvorne. Le but est de faire d’Yvorne un exemple.
Il y a deux axes à ce projet:
1. l’environnement et la biodiversité
2. la communication et la mise en avant de l’appellation
Le projet est basé sur un cahier des charges listant 22 mesures à mettre en place sur 5 ans. Il y a trois paliers de mise en place des mesures. Je n’entrerai pas dans les détails techniques de chacune de ces mesures mais en voici les 8 chapitres:
- enherbement du vignoble: la gestion de tout ce qui pousse sur le sol à part la vigne
- gestion des sols
- fertilisation: on laisse pousser l’herbe mais cela fait de la concurrence à la vigne et comme disait M. Suardet la seule chose que la vigne supporte c’est l’ombre du vigneron
- eau (irrigation et protection des eaux)
- protection de la vigne: le gros du projet avec la lutte phytosanitaire
- biodiversité: pour ramener la vie au milieu de vignoble. On crée des zones refuges pour les oiseaux, insectes etc. Le vigneron devra consacrer au moins 20% de sa surface à des biotopes.
- cépages résistants
- collaboration à la recherche avec le suivi, le partage, la valorisation
A ce stade déjà 60 propriétaires sur 85, soit 130 hectares sur les 150, ont adhéré au projet Yvorne Grandeur Nature.